Ariel Vizman, journaliste et co-animateur de l'émission "20H20 pétantes" est l'auteur d'un documentaire sur le "Free Fight" qui a été diffusé hier sur Canal + Réunion (avec une semaine de décalage par rapport à la France métropolitaine).

On y découvre des comportements extrêmes :
- d'un côté, les fédérations françaises en place (telle que le Judo) qui s'opposent catégoriquement au "combat libre" considéré comme totalement dégradant pour l'être humain (notamment à cause des frappes au sol)
- et de l'autre : des promoteurs assoiffés de profit et des combattants crédules, encadrés par des entraîneurs irresponsables.

Personnellement, l'attitude que j'ai le plus appréciée fut celle de Bertrand Amoussou. D'abord, il insiste sur l'appellation : Mixed Martial Arts (soit "Arts Martiaux Mixtes" en français). Ensuite, il reconnaît que c'est un sport dangereux mais comme il en existe d'autres. Enfin, il prépare scrupuleusemnet ses athlètes pour le niveau de compétition auquel ils aspirent et ne les envoie surtout pas sur un ring s'ils ne sont pas prêts ou s'ils n'ont pas les garanties de sécurité et d'encadrement qu'on doit attendre d'un organisateur sérieux.

Comme on peut le lire dans l'article du JIR "Trois experts à la Réunion", notre île attire du beau monde dans le domaine des arts martiaux :

- Bernard Bilicki, le responsable national de Karaté Jutsu, discipline qui combine les frappes (atemis), les projections et même des clés,
- Dan Schwarz, le responsable national du Kung Fu Wushu (dont la version "sanda" autorise les frappes pieds-poings et toutes sortes de projections)
- et enfin le vice-président de la FFKAMA Mr Jean-Claude Cruet.

Dans les murs de leur Académie, à Saint-Paul, les professeurs de l'A.S. La Croche enseignent trois disciplines :
- tout d'abord : la lutte traditionnelle réunionnaise "La Croche", par son restaurateur Patrick Blanca (titulaire du BE et professeur de Lutte),
- puis la Lutte Libre, par Patrick Blanca et Guillaume Genou, (titulaire du BE Lutte et champion d'Île-de-France et 5 fois champion de la Réunion catégorie 84 kg),
- et enfin le Muay Thaï, par Long Lapaï, natif d'Udornthani dans le nord-est de la Thaïlande (titulaire du Diplôme d'Instructeur Fédéral, DIF, et combattant professionnel dès l'âge de 11 ans).

L'idée d'échanger les techniques entre les différents pratiquants, de combiner ces trois disciplines et de rencontrer des compétiteurs de tous horizons, a conduit les membres de l'A.S. à se lancer dans l'organisation d'une "Rencontre d'Arts Martiaux Mixtes" au delà de l'enceinte de l'Académie.

La première étape a été de réfléchir à des règles offrant autant de chances aux spécialistes de percussion qu'aux spécialistes de préhension.

Le premier choix s'est porté sur la Lutte Contact de Stéphane Dervaux (voir le "Livre d'Or"). C'est une bonne synthèse :
- les frappeurs peuvent s'exprimer pleinement avec les pieds, poings et même les genoux (mais sans les coups de coude, probablement jugés trop coupants, ni les coups de tête),
- les lutteurs et les judokas sont aussi à égalité de chance puisque la tenue officielle est un kimono/judogi sans manche mais avec un col solide,
- par contre, le travail au sol est plus limité. Les frappes y sont interdites (ce qui n'est pas une mauvaise chose pour l'intégrité des pratiquants, combattants amateurs) et la recherche de soumission est très limitée dans le temps. En effet, au bout de 20 secondes, si aucune clé n'est engagée, il faut se relever.

Après réflexion, ces règles défavorisent trop les spécialistes du sol et favorisent les kick-boxeurs; exactement l'inverse des règles appliquées le 29 janvier à Saint-Benoït (combinaison de karaté kyokushinkaï et de sambo) favorisant trop les "grapplers".

Ces déséquilibres nous ont conduit à pousser plus loin nos investigations notamment auprès de deux ou trois structures :
- l'Union Internationale de Bugeï, Grappling et Self Defense Pro Bugeï
- le Combat Complet de Rafaël Schmitz
- et l'Union Internationale de Pancrace et Disciplines Assimilées.

Nous avons comparé les nombreuses variantes de règles, du "grappling" pur (combinaison de lutte debout et de soumissions au sol), au "combat libre" version UFC ou pire Vale Tudo, en passant par diverses nuances : quelques frappes debout (mais pas toutes), quelques frappes au sol (mais pas toutes), quelques soumissions au sol (mais pas toutes) sans parler des nombreuses variantes d'équipement et de tenue imposée, et bien entendu les cotations des diverses techniques. A ne plus s'y retrouver !

Finalement, pour une première et afin de rassembler le maximum de personnes, nous allons faire simple. Des combats de 5 minutes (voire 2 x 5 mn) avec :
- frappes debout en coups de poings, de pieds, de tibias et de genoux,
- projections
- et soumissions au sol (mais pas de frappes) sans limite de temps.
Tenue libre (chacun pouvant ainsi représenter sa discipline).
Décompte des points : 10 pour le vainqueur de la reprise ... et moins pour le perdant.

L'important étant que chacun ait envie de participer sans se sentir lésé. Et de toute façon, dès que les autorisations auront été obtenues, une réunion sera organisée avec tous ceux que cela intéresse pour discuter de cette réglementation, de l'assurance, de l'organisation, etc.
Ce sera déjà une grande satisfaction que tout le monde se retrouve autour d'une table.

Dans sa démarche d'organiser un "Challenge d'Arts Martiaux Mixtes" à la Réunion, l'AS La Croche s'est confrontée à la nécessité de s'affilier à une fédération de tutelle.
Plusieurs options se sont présentées à elle dont bien sûr la Lutte Contact, bien connue des élèves de l'Académie. Toutefois, les règles de ce sport ne laissaient pas assez de temps aux spécialistes de préhension (et de soumission) pour pouvoir s'exprimer au sol. Les recherches ont donc continué dans ce sens (équilibrer les chances entre percussion et préhension). C'est finalement peut-être l'UIPDA de Régis Renault qui va combler toutes nos attentes.


Fondée en 1990, l'Union Internationale de Pancrace et Disciplines Assimilées a fait le pari de remettre dans l'actualité l'enseignement de cet Art Martial (le Pancrace) en l'adaptant à notre époque. Cette structure a pour objectif d'organiser des règles de pratique moderne et stricte, en veillant par ailleurs au respect de l'éthique de cet Art, héritage de son passé Olympique.

UNION INTERNATIONALE DE PANCRACE & DISCIPLINES ASSIMILEES
450, rue du bois de l'Ubac 84200 CARPENTRAS - FRANCE
Tél. : (33) 04 90 633 663
site web : http://pankration.fr.st/


Il faut savoir que cette Union Internationale propose une gamme de quatre disciplines inspirées directement de ce qui avait court durant l'Antiquité. Voici sommairement les règles adoptées en compétition :

PANCRACE TRADITIONNEL

Coups de pieds, de poings, de coudes, de genoux, de tête, projections,
clefs. La frappe au sol est autorisé.

PANCRACE MODERNE

Coups de pieds, de poings, de genoux, projections.
La frappe au sol, les coups de tête et de coudes sont prohibés.

PUGILAT

Coups de pieds, de poings, de coudes, de genoux, projections.
Les clefs ainsi que la poursuite du combat au sol sont prohibés.

LUTTE ANTIQUE

Projections, clefs. Aucune frappe.

Pour plus d'infos cliquez ici puis chercher Règlements.


Les inconditionnels de l'Académie La Croche verront beaucoup de similitudes entre la "Lutte Antique" et "La Croche", et entre le "Pugilat" et le "Muay Boran". Quant à la synthèse des deux, telle que nous voulions la proposer, c'est tout simplement du "Pancrace Moderne" !

Avec le recul, étant donné les travaux que nous avions nous même menés ( histoire des arts martiaux mixtes et Sports de combat et Jeux olympiques ), il apparaît comme une évidence que nous devions nous rapprocher de l'UIPDA de Régis Renault, auteur (entre autres !) de "Pankration Originel" et de "Le Pancrace".

Pour en savoir plus : Entretien avec Régis Renault sur Webmartial

Un bel article du JIR, disponible aussi en ligne sur clicanoo.com au sujet de la première compétition de Lutte en 2005 qui s'adressait aux catégories d'âge poussins et benjamins.
Voir à : C'était le jour de rentrée

En Karaté, la première compétition de l'année s'adressait aux minimes :
Une cinquantaine de minimes au Port

Enfin, les plus grands (les juniors) ont pu s'exprimer en Judo. C'était au dojo régional de Champ-Fleuri pour le championnat de la Réunion.
Championnat régional junior

Un grand merci aux journalistes du JIR qui suivent l'actualité des arts martiaux et sports de combat à la Réunion.

Résultats de l’UFC 51 et commentaires des principaux combats

Dans l’ordre chronologique :

1 Nick Diaz (77 kg) bat Drew Fickett (77 kg) par TKO (sur des frappes) après 4’40’’ dans la 1ère reprise
2 Karo Parisyan (77 kg) bat Chris Lytle (77 kg) par décision (unanime) en 3 reprises de 5 mn
3 David Loiseau (84 kg) bat Gideon Ray (82 kg) par TKO (sur arrêt du médecin) à la fin de la 1ère reprise
4 Paul Buentello (112 kg) bat Justin Eilers (102 kg) par KO (sur frappes des poings) après 3’34’’ dans la 1ère reprise
5 Mike Kyle (110 kg) bat James Irvin (102 kg) par KO (sur frappes des poings) après 1’55’’ dans 1ère reprise
6 Evan Tanner (84 kg) bat David Terrell (84 kg) par TKO (sur dees frappes) après 4’35’’ dans la 1ère reprise
7 Andrei Arlovski (108 kg) bat Tim Sylvia (119 kg) par soumission (sur clé de cheville) après 0’47’’ dans la 1ère reprise
8 Pete Sell (83 kg) bat Phil Baroni (84 kg) par soumission (sur étranglement en guillotine) après 4’19’’ dans la 3ème reprise.
9 Tito Ortiz (93 kg) bat Vitor Belfort (93 kg) sur décision (partagée) au terme de 3 reprises de 5 mn.

Principaux combats :

Combat vedette chez les « moins de 93 kg » (entre deux anciens champions tous deux anciens vainqueurs de Wanderlei Silva)
Le lutteur californien Tito Ortiz (13 victoires, 4 défaites en “combat libre”) a battu le jiu-jitsuka brésilien Vitor Belfort (12 victoires, 5 défaites en « combat libre ») par décision partagée au terme de 3 reprises. Les 2ème et 3ème reprises ont été clairement dominées par Ortiz qui s’est imposé dans le registre de la lutte. Cette victoire le place comme n°3 de l’UFC dans la catégorie des « moins de 93 kg » derrière ses deux vainqueurs Chuck Liddell (challenger officiel) et Randy Couture (champion en titre).

Titre UFC par intérim des poids lourds
Andre Arlovski (1m90, 108 kg, samboïste et kick-boxeur, palmarès : 8-3-0 en « combat libre ») de Minsk, en Biélorussie a remporté le titre intérim de l’UFC interim grâce à une victoire expéditive sur le colossal Tim Sylvia (2m03, 119 kg; de l'équipe Miletich Martial Arts; palmarès : 19-2-0) de Davenport, dans l’Iowa. Arlovski envoie Sylvia à terre sur une droite puis lui applique une clé de cheville qui oblige le géant (et ancient champion de l’UFC) à taper en signe de soumission alors que le combat n’a commence que depuis 47 petites secondes ! Comme au Pride FC, les « hommes de l’est » sont en train de tout rafler.

Titre UFC des « poids moyens » (moins de 84 kg)
Le lutteur vétéran Evan Tanner (33-4-0) de Portland, dans l’Orégon, a utilisé la stratégie offensive du « ground and pound » pour battre le jeune David Terrell (9-2-0) de Santa Rosa, en Californie. L’arrêt de l’arbitre (TKO) est survenu avant la fin de la 1ère reprise. Tanner signe ici son plus grand succès après avoir été battu pour le titre des « moins de 93 kg » par Tito Ortiz puis écarté de celui des « moins de 84 kg » au profit de son ancien partenaire d’entraînement à la Team Quest : le vice-champion olymlique de lutte libre Matt Lindland.