A peine la décision prise par le comité international des Jeux des îles de l’océan Indien, les démarchages ont tout de suite commencé. Autant à La Réunion, les jeunes lutteurs-lutteuses ont la possibilité de se déplacer en métropole pour participer à des tournois, des championnats, des compétitions en fonction des catégories d’âge ou de poids, autant les Mauriciens ou les Malgaches n’ont rien d’autre à se mettre sous la dent que l’espoir de participer, un jour, aux Jeux des Iles. Cet espoir écarté, d’ores et déjà les clubs de judo de nos îles sœurs, soutenus par les fédérations nationales, ont lancé une politique de recrutement des meilleurs cadets/juniors lutteurs en vue de renforcer leurs futures équipes nationales.

L’argument est de poids auprès de ces jeunes : « Tu n’as aucun avenir dans ce sport, viens faire du judo et tu feras partie de l’équipe nationale en 2015 ». Ce démarchage auprès des meilleurs combattants de nos îles voisines va avoir pour conséquence la disparition programmée d’un sport de combat proche des milieux populaires et enseigné dans la plupart des écoles et collèges. Ainsi, cet exode de la lutte vers le judo dans l’océan Indien va déclencher, à court terme, la mort d’une discipline sportive qui a permis de faire parler de nos différentes îles à travers le monde. Réunionnais, Mauriciens et Malgaches ont toujours rapporté des médailles ou des titres continentaux, voire internationaux.

Le choix des responsables du CIJ n’aura pas seulement pour répercussion de faire quelques économies sur le dos de certains sports, mais surtout de privilégier la lutte traditionnelle japonaise nommée judo au détriment de la lutte olympique. Pourtant, la lutte sera présente aux Jeux Olympiques de 2016, 2020 et 2024 suite à la décision du CIO en septembre dernier. Peu de sport peuvent aujourd’hui annoncer avec certitude qu’ils seront présents lors de ces futurs JO.

Ce qui est malheureusement sûr, c’est qu’en ne retenant que le judo à l’occasion des prochains Jeux des îles, les pépinières de petits champions Mauriciens et Malgaches en lutte vont rapidement changer de sport de combat. De quoi faire baisser les bras à tous les bénévoles du milieu de la lutte dans l’océan Indien. Un sport va donc mourir dans notre zone. Bêtement !

Source :  http://www.lequotidien.re/opinion/le-courrier-des-lecteurs/239566-lutte-olympique-mort-programmee-un-sport-dans-ocean-indien.html